ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

Elle se replie sur elle-même, comme des poupées de chiffons & des petites notes .

Mardi 3 mars 2009 à 18:10


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 " Tu as trop d'orgueil pour m'expliquer pourquoi, voilà ce que je pense." a-t-il dit.

Trop d'orgueil oui. Et lui il a bien trop de certitudes. Mais qui sont toutes vraies, voilà l'injustice.
Je le déteste. Je me rappelle d'avant, au début. Ou tout devenait un peu fou,
où j'étais bien parce que je sentais que j'exerçais moi aussi quelque chose sur lui.
J'avais mes certitudes, l'assurance qu'il me regarderait à ce moment là, ou viendrait si je m'éloignais.
A présent, tout semble fade, tout semble à sens unique, c'est lui qui maîtrise tout, et lui qui décide.
Je suis trop orgueilleuse, peut-il me le reprocher ?! Qu'ai-je d'autre, à part rester de glace
et ne pas lui parler ? Je le sens lointain, je ne le tiens pas comme lui me tient, et ça me rend malade.

On ne peut pas faire de bien, alors on fait du mal, parait-il.
Et je marchais jusqu'à la gare, sentant la solitude jusqu'à l'extrémité de mes doigts,
et les lèvres gercées de tout cet amour que personne ne prend.
Je lui en veux. Parce qu'il me fait du mal, et qu'il ne s'en soucie même pas.

Vous savez, j'avais bien d'autres rêves, avant.

Echappé tout droit de ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

Mardi 10 février 2009 à 19:43

La fin des cours a sonné. J'étais fatiguée, mais j'avais passé une bonne
après-midi. Je ne lui avais que peu parlé. Pourtant il était omniprésent dans
mon esprit, peut-être même bien plus encore. Je suis sortie de la salle en lui
passant devant, lui qui discuait d'un air détaché avec quelques autres. Ca m'est
apparu telle une illumination. Tout lui réussissait. J'ai poussé un pauvre soupir
suite à cette réflexion.  Je descendais les marches, sans demander mon reste,
sans lui dire aurevoir parce que j'ai cet orgueil stupide qui ne veut pas que
je sois celle qui craque la première. Je partais donc, quand je l'ai entendu.
Je l'entendrais à mille kilomètres, tant il n'y a que lui dans ma tête.
"Aurevoir". Je me suis tournée. Il était à quelques marches au dessus de moi.
Un long manteau noir qui lui tombait parfaitement, son parapluie vieille époque, genre !
sa moue qui me donne envie de lui mordiller sa lèvre inférieure, ces quelques mèches
qui lui tombaient d'une façon à peine perceptible sur les yeux... Lui . Son regard sombre
et perçant m'a fait défaillir. Mais je me suis forcée à le regarder quand même. Je me
suis mordue la lèvre, et j'ai gravis les quelques mètres qui me séparaient de lui.
Durant ces infimes secondes, il ne m'a pas lâchée des yeux. Je tentais de prendre un
air nonchalant, mais au fond de moi rien ne se passait comme tel. Comme toujours.


Et je n'y parviens pas. Pardon, mais je n'arrive simplement pas à l'écarter de ma vie



 
 9 . Quel bonheur, n'est-il pas ?!


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Echappé tout droit de ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

Samedi 10 janvier 2009 à 22:46

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Ca y'est, la sonnerie annonce enfin la fin des cours. Je range mes affaires, et sors, 
au milieu d'un courrant d'air qui soulève mes cheveux, les bouscule, les emmêle.
Je fais une partie de chemin avec Elle, et quand nous nous quittons, au feu tricolore,
je me retrouve seule, durant ces dix minutes quotidiennes que consititue mon
trajet jusqu'à la gare.
Le vent souffle, brûle mes joues rosies par ce froid paralysant. Je marche, au milieu des
gens flous, auxquels je ne prête aucune attention.Je vois ces deux filles rire, les yeux pétillants,
heureuses. Et quant à moi ? Je me bats pour sentir la vie, j'ai cette douleur au ventre en permanence,
les larmes qui menacent de couler pour laisser place à de réels sanglots.
Et pourtant je ne suis pas triste. Ou si ? Je ne ressens plus rien. Je ne sais même plus dire si je
le suis, heureuse. En a-t-il toujours été ainsi ? Je me rappelle de mes années collèges,
où je pétillais et avais bien moins d'ambition. Je me rappelle de crises de rire où
je me roulais par terre, sans jamais pouvoir me relever. Je me mettais parfois à courir,
sans nulle retenue, et probablement sans aucune allure; je me souviens alors du rythme
de mon existence, entraînant, et même parfois difficile à suivre par son trop plein de vivacité ...
Je vois les aiguilles de ma montre qui tourne, sans que je ne puisse les arrêter.
Et ma vie me file entre les doigts. Et je regrette chaque instant qui se termine...



Mais je suis en train de perdre pied,
je vous en prie  ramenez moi à la surface.

 
 
 
Il a couru derrière moi, m'a rattrapée et m'a demandé comment j'allais.
Et dans ce monde que je touche juste du doigt, il n'y avait que lui.

Echappé tout droit de ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

Mercredi 7 janvier 2009 à 18:16

Au loin, le son du réveil qui s'accentue de plus en plus. J'ouvre les
paupières, doucement. Me voila dans la réalité. Il est 06h05.
Lorsque j'ouvre les contre-vents, c'est blanc partout. Suis-je bête à
m'extasier ainsi devant ce manteau trompeur qui me rendra malade ?
Au lycée, j'ai mon propre manteau, blanc aussi, comme pour faire la paire.
J'ai le nez rouge, et mes yeux verts paraissent translucides.
Je n'aime clairement pas.
Je m'écarte du groupe, et, appuyée à la barrière, je regarde ces multitudes
de flocons qui dégringolent, qui sont fous, qui jouent. Ils ont cet étrange
entrain et ce rythme particulier et entraînant  parce que leur existence est courte,
et qu'ils le savent. L'instant d'après, ils fondent sur le ciment mouillé. Je ne les ai
pas lâchés des yeux. Quand je tourne la tête, il me regarde avec ce sourire en coin.
Parce que je l'attendris. J'aime quand il me regarde comme cela. Je me retourne,
et me reconcentre sur cet horizon laiteux. Il ne le sait pas, mais je le cerne à m'observer,
pendant que je m'extasie devant cette neige folle.Oui, j'aime quand il me regarde ainsi.
Lorsque je me tourne à nouveau, il m'étudie toujours, je lui échappe ? Je lui souris, lui aussi.
Et je me bousille le coeur. Je la sens, cette déchirure. Son regard m'écrase, me tue et me
consumme. Je saisis ce dernier moment de défaillance, et je me tourne, définitivement.
J'espère peut-être qu'il me contourne, pour me faire face. Mais il n'en fait rien.
L'instant d'après, il ne m'est plus. 

Moi, j'avais envie de courir nue dans la neige, juste pour voir.


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Echappé tout droit de ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

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