ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

Elle se replie sur elle-même, comme des poupées de chiffons & des petites notes .

Jeudi 19 février 2009 à 15:01

"Du vice, du désir, du sexe et encore du sexe."

Voilà ce que je lui inspire. Voilà la phrase qui s'efface sur le coin de ma hanche, au bas de mon ventre.
Et qui emmène avec elle tous mes souvenirs de cette soirée.
Mauvais, ou bons.
J'étais allongée, et seule. Le bruit de la musique m'arrivait au loin.
Et puis j'ai entendu des bruits de pas. Je l'ai vu retirer ses chaussures, sans un mot.
Et il s'est allongé aussi, me faisant face. Nos visages étaient tout près,
mais je le sentais lointain. Il a fermé les yeux. Je l'ai observé.
Ses longs cils, oh pourquoi me fascinent-ils autant ?, ourlaient ses yeux d'une ombre légère, brune.
Puis sa bouche, fermée, étrangère. Je rêvais de poser mon doigt sur son visage.
De suivre ses lignes, jusqu'au bas de son cou ... Il a rouvert les yeux, et nos regards se sont croisés.
On n'avait prononcé encore aucune parole.
Lorsqu'il a écrit sur ma peau, je sentais son souffle près de mon ventre.
Il ne disait rien, et je le regardais faire. Je ne sais alors pas, exactement, ce que ça voulait dire.
Il ne l'a pas expliqué. Cette soirée fut un désastre.
Il l'a passé avec elle, et m'a ignorée le matin, après que mon manque
d'heures de sommeil lui ait parlé à ma place.

Sur la route vers chez moi, j'ai fermé les yeux et j'ai rêvé de lui. Toutes mes interrogations ont pris forme .
Il ne sait pas que toutes ces choses me rendent malade. Ou si ? Il les fait avec nonchalance,
et chaque fois c'est pour moi plus dur de faire front à la vérité. C'est injuste.


 

Et je le hais autant qu'il me plaît.
Ne m'en tenez pas rigueur.


Echappé tout droit de ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

Mardi 10 février 2009 à 19:43

La fin des cours a sonné. J'étais fatiguée, mais j'avais passé une bonne
après-midi. Je ne lui avais que peu parlé. Pourtant il était omniprésent dans
mon esprit, peut-être même bien plus encore. Je suis sortie de la salle en lui
passant devant, lui qui discuait d'un air détaché avec quelques autres. Ca m'est
apparu telle une illumination. Tout lui réussissait. J'ai poussé un pauvre soupir
suite à cette réflexion.  Je descendais les marches, sans demander mon reste,
sans lui dire aurevoir parce que j'ai cet orgueil stupide qui ne veut pas que
je sois celle qui craque la première. Je partais donc, quand je l'ai entendu.
Je l'entendrais à mille kilomètres, tant il n'y a que lui dans ma tête.
"Aurevoir". Je me suis tournée. Il était à quelques marches au dessus de moi.
Un long manteau noir qui lui tombait parfaitement, son parapluie vieille époque, genre !
sa moue qui me donne envie de lui mordiller sa lèvre inférieure, ces quelques mèches
qui lui tombaient d'une façon à peine perceptible sur les yeux... Lui . Son regard sombre
et perçant m'a fait défaillir. Mais je me suis forcée à le regarder quand même. Je me
suis mordue la lèvre, et j'ai gravis les quelques mètres qui me séparaient de lui.
Durant ces infimes secondes, il ne m'a pas lâchée des yeux. Je tentais de prendre un
air nonchalant, mais au fond de moi rien ne se passait comme tel. Comme toujours.


Et je n'y parviens pas. Pardon, mais je n'arrive simplement pas à l'écarter de ma vie



 
 9 . Quel bonheur, n'est-il pas ?!


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