J'arrivais les joues rosies par ma marche un peu trop rapide, les cheveux un peu décoiffés, un peu haletante. Il était là, et je l'ai gardé pour la fin lors de ma tournée de bises. Il était pourtant le premier que j'ai vu. Je fais toujours cela. Ainsi je garde la chaleur de sa joue un peu plus longtemps, et le doux bruit de sa bise dans mon oreille quelques secondes de plus. J'ai fait mine de m'interresser à leur conversation, mais je l'observais. En train d'expliquer que la tension aux bornes de ce dipôle variait en fonction de l'intensité qui le traversait. Mais je ne sais plus, en fait. Il agitait un peu ses mains, comme il fait toujours. Mais pas trop. Matérialisant une pile imaginaire entre ses deux index. Ses cils se fermaient d'une façon régulière. Et j'avais envie de l'embrasser juste là, sur son oeil. Et quand je lui ai posé cette question sur la physique, je n'arrivais juste pas à le regarder plus de deux secondes. Lui me fixait et me faisait perdre mes mots. C'en devient ridicule, n'est-ce pas ?
Et quand je l'ai vu l'heure d'après, la main dans la sienne, ça m'a dégoûtée. Leur petit couple ridicule, leur petit bonheur à eux, leurs petits tout. Je les hais, elle & lui.
Qu'il aille brûler au fin fond des enfers.