ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

Elle se replie sur elle-même, comme des poupées de chiffons & des petites notes .

Dimanche 8 mars 2009 à 18:05

 
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J'arrivais les joues rosies par ma marche un peu trop rapide, les cheveux un peu décoiffés, un peu haletante. Il était là, et je l'ai gardé pour la fin lors de  ma tournée de bises. Il était pourtant le premier que j'ai vu. Je fais toujours cela. Ainsi je garde la chaleur de sa joue un peu plus longtemps, et le doux bruit de sa bise dans mon oreille quelques secondes de plus. J'ai fait mine de m'interresser à leur conversation, mais je l'observais. En train d'expliquer que la tension aux bornes de ce dipôle variait en fonction de l'intensité qui le traversait. Mais je ne sais plus, en fait. Il agitait un peu ses mains, comme il fait toujours. Mais pas trop. Matérialisant une pile imaginaire entre ses deux index. Ses cils se fermaient d'une façon régulière. Et j'avais envie de l'embrasser juste là, sur son oeil. Et quand je lui ai posé cette question sur la physique, je n'arrivais juste pas à le regarder plus de deux secondes. Lui me fixait et me faisait perdre mes mots. C'en devient ridicule, n'est-ce pas ?
Et quand je l'ai vu l'heure d'après, la main dans la sienne, ça m'a dégoûtée. Leur petit couple ridicule, leur petit bonheur à eux, leurs petits tout. Je les hais, elle & lui.


Qu'il aille brûler au fin fond des enfers. 
 
 

Echappé tout droit de ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

Mardi 3 mars 2009 à 18:10


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 " Tu as trop d'orgueil pour m'expliquer pourquoi, voilà ce que je pense." a-t-il dit.

Trop d'orgueil oui. Et lui il a bien trop de certitudes. Mais qui sont toutes vraies, voilà l'injustice.
Je le déteste. Je me rappelle d'avant, au début. Ou tout devenait un peu fou,
où j'étais bien parce que je sentais que j'exerçais moi aussi quelque chose sur lui.
J'avais mes certitudes, l'assurance qu'il me regarderait à ce moment là, ou viendrait si je m'éloignais.
A présent, tout semble fade, tout semble à sens unique, c'est lui qui maîtrise tout, et lui qui décide.
Je suis trop orgueilleuse, peut-il me le reprocher ?! Qu'ai-je d'autre, à part rester de glace
et ne pas lui parler ? Je le sens lointain, je ne le tiens pas comme lui me tient, et ça me rend malade.

On ne peut pas faire de bien, alors on fait du mal, parait-il.
Et je marchais jusqu'à la gare, sentant la solitude jusqu'à l'extrémité de mes doigts,
et les lèvres gercées de tout cet amour que personne ne prend.
Je lui en veux. Parce qu'il me fait du mal, et qu'il ne s'en soucie même pas.

Vous savez, j'avais bien d'autres rêves, avant.

Echappé tout droit de ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

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