ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

Elle se replie sur elle-même, comme des poupées de chiffons & des petites notes .

Mardi 3 mars 2009 à 18:10


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 " Tu as trop d'orgueil pour m'expliquer pourquoi, voilà ce que je pense." a-t-il dit.

Trop d'orgueil oui. Et lui il a bien trop de certitudes. Mais qui sont toutes vraies, voilà l'injustice.
Je le déteste. Je me rappelle d'avant, au début. Ou tout devenait un peu fou,
où j'étais bien parce que je sentais que j'exerçais moi aussi quelque chose sur lui.
J'avais mes certitudes, l'assurance qu'il me regarderait à ce moment là, ou viendrait si je m'éloignais.
A présent, tout semble fade, tout semble à sens unique, c'est lui qui maîtrise tout, et lui qui décide.
Je suis trop orgueilleuse, peut-il me le reprocher ?! Qu'ai-je d'autre, à part rester de glace
et ne pas lui parler ? Je le sens lointain, je ne le tiens pas comme lui me tient, et ça me rend malade.

On ne peut pas faire de bien, alors on fait du mal, parait-il.
Et je marchais jusqu'à la gare, sentant la solitude jusqu'à l'extrémité de mes doigts,
et les lèvres gercées de tout cet amour que personne ne prend.
Je lui en veux. Parce qu'il me fait du mal, et qu'il ne s'en soucie même pas.

Vous savez, j'avais bien d'autres rêves, avant.

Echappé tout droit de ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

Jeudi 19 février 2009 à 15:01

"Du vice, du désir, du sexe et encore du sexe."

Voilà ce que je lui inspire. Voilà la phrase qui s'efface sur le coin de ma hanche, au bas de mon ventre.
Et qui emmène avec elle tous mes souvenirs de cette soirée.
Mauvais, ou bons.
J'étais allongée, et seule. Le bruit de la musique m'arrivait au loin.
Et puis j'ai entendu des bruits de pas. Je l'ai vu retirer ses chaussures, sans un mot.
Et il s'est allongé aussi, me faisant face. Nos visages étaient tout près,
mais je le sentais lointain. Il a fermé les yeux. Je l'ai observé.
Ses longs cils, oh pourquoi me fascinent-ils autant ?, ourlaient ses yeux d'une ombre légère, brune.
Puis sa bouche, fermée, étrangère. Je rêvais de poser mon doigt sur son visage.
De suivre ses lignes, jusqu'au bas de son cou ... Il a rouvert les yeux, et nos regards se sont croisés.
On n'avait prononcé encore aucune parole.
Lorsqu'il a écrit sur ma peau, je sentais son souffle près de mon ventre.
Il ne disait rien, et je le regardais faire. Je ne sais alors pas, exactement, ce que ça voulait dire.
Il ne l'a pas expliqué. Cette soirée fut un désastre.
Il l'a passé avec elle, et m'a ignorée le matin, après que mon manque
d'heures de sommeil lui ait parlé à ma place.

Sur la route vers chez moi, j'ai fermé les yeux et j'ai rêvé de lui. Toutes mes interrogations ont pris forme .
Il ne sait pas que toutes ces choses me rendent malade. Ou si ? Il les fait avec nonchalance,
et chaque fois c'est pour moi plus dur de faire front à la vérité. C'est injuste.


 

Et je le hais autant qu'il me plaît.
Ne m'en tenez pas rigueur.


Echappé tout droit de ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

Mardi 10 février 2009 à 19:43

La fin des cours a sonné. J'étais fatiguée, mais j'avais passé une bonne
après-midi. Je ne lui avais que peu parlé. Pourtant il était omniprésent dans
mon esprit, peut-être même bien plus encore. Je suis sortie de la salle en lui
passant devant, lui qui discuait d'un air détaché avec quelques autres. Ca m'est
apparu telle une illumination. Tout lui réussissait. J'ai poussé un pauvre soupir
suite à cette réflexion.  Je descendais les marches, sans demander mon reste,
sans lui dire aurevoir parce que j'ai cet orgueil stupide qui ne veut pas que
je sois celle qui craque la première. Je partais donc, quand je l'ai entendu.
Je l'entendrais à mille kilomètres, tant il n'y a que lui dans ma tête.
"Aurevoir". Je me suis tournée. Il était à quelques marches au dessus de moi.
Un long manteau noir qui lui tombait parfaitement, son parapluie vieille époque, genre !
sa moue qui me donne envie de lui mordiller sa lèvre inférieure, ces quelques mèches
qui lui tombaient d'une façon à peine perceptible sur les yeux... Lui . Son regard sombre
et perçant m'a fait défaillir. Mais je me suis forcée à le regarder quand même. Je me
suis mordue la lèvre, et j'ai gravis les quelques mètres qui me séparaient de lui.
Durant ces infimes secondes, il ne m'a pas lâchée des yeux. Je tentais de prendre un
air nonchalant, mais au fond de moi rien ne se passait comme tel. Comme toujours.


Et je n'y parviens pas. Pardon, mais je n'arrive simplement pas à l'écarter de ma vie



 
 9 . Quel bonheur, n'est-il pas ?!


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Echappé tout droit de ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

Vendredi 23 janvier 2009 à 18:16

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J'écoutais la musique. Je regardais par la fenêtre, le vent qui agitait tout dehors,
les arbres et les feuilles sur le sol. J'étais fascinée, par cette tempête,
ce temps si difficile, toujours entre deux avis, mesquin parfois ...Je regardais cette ambiance,
ce ciel si sombre, ailleurs, bien loin de cet "entre-deux" escaliers où je me trouvais.
Il est arrivé,m'a pris un écouteur, et l'a partagé avec moi, cet instant. Il m'a regardée,
en silence, toujours sans n'avoir prononcé aucun mot. Je me suis tournée à nouveau
vers l'agitation et la folie de cette danse qui mêlait charme et terreur dans chacun de
ses mouvements. A présent, il y avait lui et mon coeur qui battait fort dans ma poitrine.
Et ce temps gris et fouettant qui semblait me narguer au dehors.

Tout le monde commençait à regagner sa classe. Nous étions tous les deux,
j'avais les écouteurs, lui l'appareil. Il l'a éteint. Je lui ai tendu les fils sans le quitter des yeux.
Il a baissé les siens, enroulé soigneusement les fils. Je l'observais de si près
pour la première fois. Quelques poils de barbe qui commençaient à refaire surface,
ses yeux noisettes ourlés de longs cils noirs et courbés. Sa moue boudeuse, sa bouche charnue.
Il a levé la tête vers moi. Je n'avais pas bougé. J'avais mes grands yeux verts perdus
parmis ces infimes détails de lui. Je l'aurais embrassé. Je l'aurais vraiment fait. Mais je suis partie.
A cause de cet orgueil, de ma fierté, de tous mes rêves, qui veulent que ce soit lui.
Lui qui me prenne, s'approche près de moi en un murmure. Lui qui me tire, pense à moi malgré tout, 
s'en rende malade mais revienne quand même. Je ne me suis pas retournée, je suis partie c'est tout.

Non, ne dites rien. Je sais.

Echappé tout droit de ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

Jeudi 15 janvier 2009 à 20:25

J'ai l'impression de ne pas le comprendre.
Je cherche dans ses yeux une réponse, je fouille.
Il l'a dit pourtant . Non, que fait-il ?A quoi joue-t-il ?
Je ne sais pas vraiment où je vais.
Mais je vois cet immense mur au bout de mon chemin...
Je ne ralentis pas .

J'arrivais en retard, j'étais hors d'haleine, décoiffée et frigorifiée, quand je l'ai vu.
J'ai levé la tête, et mes yeux ont rencontré les siens. Je me suis détournée. 
Parce que son regard perçant, ourlé de ses longs cils noirs, m'a fait fléchir.
Je ne suis plus forte du tout lorsque je suis en face de lui. Nous étions seuls.
Je lui ai souri, et il m'a dérouté, comme chaque fois. Comme tout le temps.
Comme à cette soirée, où nous étions si proches l'un de l'autres, où nos corps se
frôlaient, créant une décharge à chacun de leurs contacts, attirés l'un vers l'autre comme
deux aimants magnétiques. Ce prélude de nuit où je ne le quittais pas des yeux, et où
il me déshabillait d'un simple regard ... Comme encore cet instant dans l'obscurité où
le silence semblait signifier bien plus que n'importe quel mot ... Ces images, ces éternités
minimes, défilent dans ma tête. Et puis ce message il y a deux soirs, tellement plus
confus que les autres. Des questions, et une envie de lui crier au visage d'arrêter,
opposé modestement à ce désir qu'il ne cesse pas, car je ne le veux pas, au fond.
Alors, dans cet entre silencieux, mon regard le fuit puis le cherche.
Et dans ce couloir, avec lui, je serai restée une éternité.

Il se trouve, messieurs dames, qu'il est omniprésent dans ma vie.


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Echappé tout droit de ou-allez-vous-d0rmir-ce-soir

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