Je marchais le long des quais, avec cette chaleur qui règne depuis quelques jours. Pas de petite brise, ni de bouffée d'oxygène. Des mains mêlées, des regards, de la vie et des embrassades. Des couples partout. Et moi, seule, à l'apparence sereine, sans but définitif. Le soleil était très haut dans le ciel. Bleu. Un temps à faire sourire le coeur.
J'ai souri d'ailleurs. Je me suis arrêtée, appuyée contre cette barrière qui borde la Garonne. J'ai pris une grande inspiration et j'ai fermé les yeux. Je les ai rouvert aussitôt, parce que j'ai vu son visage. Mais il ne va pas avec le soleil, lui. Non il ne va pas avec toute cette pétillance. Mais il fallait que je cesse d'y penser. Que j'oublis cette douleur lancinante qui monte jusqu'à mon coeur lorsque je le vois, lorsque j'apperçois ce coin d'herbe, où ce soir là nous avions ri avant qu'il ne saisisse mes lèvres. Ce sentiment d'impuissance quand sa vie continue alors que la mienne peine à revenir sur le bord de la route.  
Alors j'ai ravalé mes larmes, et je me suis tournée vers le monde. Et puis là bas, au fond, j'ai apperçu la fontaine...

Rattrappez-moi, quelqu'un.
 

Non pour moi ce n'était pas qu'un bon souvenir. Non je ne me donne pas au gens comme ça.
Et bon sang je ne saurais jamais te dire à quel point tu m'as blessée.